Pour être élue il faut être candidate et puis…

Parite-Homme-FemmePour être élu-e il faut être candidat-e ! Au delà de cette apparente lapalissade il est instructif de regarder les évolutions respectives du nombre de candidates à la députation et de la chance d’être élu-e selon que l’on est homme ou femme. Le graphique ci-dessous montre l’évolution de ces deux paramètres depuis 1945.

 

statistiques-h-f-ANSous la IVème République (scrutin proportionnel départemental modifié par le mécanisme des apparentements à partir de 1951) les femmes sont de plus en plus candidates. Mais les partis ne les placent pas souvent (à l’exception du Parti Communiste) en tête de liste. En 1958 un candidat a 3 fois plus de chances d’être élu qu’une candidate.

En 1958 la Vème République introduit le vote par circonscription. Le nombre de candidates chute brutalement. Les partis investissent peu de femmes mais celles qui le sont ont des chances d’être élues (moins que les hommes néanmoins mais plus que dans les scrutins les plus récents)

A partir de 1968 les femmes commencent à revendiquer leur place dans l’élection. Il est en apparence fait droit à cette demande. Mais leur sont attribuées les circonscriptions où leurs chances sont les plus faibles. (Ce qui permet ensuite de justifier les réticences à désigner des femmes !) En 1978 il y a en moyenne 2 candidates par circonscription mais un homme a 4,5 fois plus de chance d’être élu.

En 1981, à la suite de l’élection de François Mitterrand, le nombre de candidates est divisé par deux mais « l’avantage masculin » n’est plus que de 1,8 (la même valeur qu’en 2012) : à droite comme à gauche on a « assuré » et désigné qui avait déjà fait ses preuves.

En 1986 la gauche a réintroduit le scrutin proportionnel (départemental avec seuil à 5%). Le nombre de candidates est multiplié par 7 mais  chaque parti devant fournir autant de candidats que de postes à pourvoir, les listes ont été généreusement pourvues de femmes appelées à « pousser » les « vrais candidats ».

La droite rétablit les circonscriptions dès juillet 86. En 1988, au scrutin qui suit la réélection de Mitterrand, on assiste à peu près au même comportement qu’en 1981.

Depuis les années 90 le nombre de candidates augmente régulièrement (avec un tassement en 2012) mais sans que cette hausse soit compensée autant que par le passé par l’attribution des circonscriptions difficiles. C’est que, dans de nombreux cas au fil des scrutins, des candidates ont déjoué les pronostics défavorables et par là ont ruiné les arguments liés à « l’implantation », « la combativité », une moindre aptitude à faire la tournée des bars, etc.

Evidemment ces analyses, qui se basent sur les données transversales à l’échiquier politique, devraient être reprise et affinée  pour chaque parti (au moins ceux qui ont des élus) puisqu’on sait que les pratiques concernant la parité sont assez hétérogènes (cf article ci-dessous.)