Bienvenue dans la vraie vie des femmes

Un documentaire réalisé par Virginie Lovisone et Agnès Poirier.

Dans la lignée des films documentaires initiés par CANAL+, “Bienvenue dans la vraie vie des femmes” poursuit le décryptage des mutations et des points de tension de la société française. Entre inégalités et pressions : radiographie du quotidien des femmes… au bord de la crise de nerfs.

A l’origine du projet, un constat: la condition féminine ne fait plus débat. “Dans les esprit l’égalité est là, mais on se rend compte que dans les pratiques, les choses sont un petit peu plus compliquées”, dit à l’AFP Agnès Poirier. D’où l’idée des réalisatrices d'”aller voir tous les niveaux où se situe la résistance”, comment l’égalité hommes-femmes, validée par tous, ne se retrouve pas dans la réalité.
La lourde responsabilité des médias

60% des diplômés sont des femmes, mais elles ne représentent que 17% des cadres dirigeants. “Laissons le temps au temps” est l’argument le plus souvent avancé. Or, en dix ans, les choses n’ont guère changé. La France se situe en 116ème position en ce qui concerne la parité des salaires, juste avant l’Arabie Saoudite.

A la maison, le travail domestique reste toujours une affaire de femme à 66,5% (contre 75,2% en 1974). Quant aux médias, ils continuent de véhiculer des stéréotypes.

“Nous nous sommes intéressés aux médias, en particulier aux journaux féminins. On s’aperçoit que l’émancipation des femmes depuis 50 ans est une émancipation paradoxale, de même que le discours est constamment paradoxal. On vous dit par exemple: mincissez tout en gardant le plaisir de manger”, relève Agnès Poirier.

L’exemple scandinave

En fait, la dichotomie homme-femme se tisse très tôt. On habille encore les bébés filles de préférence en rose et le lave-vaisselle n’a toujours pas fait son entrée dans les livres pour enfants où la mère fait la vaisselle à la main, note un psychologue.

Pour la réalisatrice, les pays scandinaves sont en avance dans ce domaine. En Norvège, notamment, une loi sur la parité dans les conseils d’administration a été votée. En Suède, dès l’école, les enseignants font en sorte de valoriser les filles.

Seules des mesures volontaristes pourront faire bouger les choses, s’accordent les spécialistes interrogés, “pour que la société s’approprie la réussite des femme et que s’arrête cet énorme gâchis”, renchérit la réalisatrice.