Et si l’on reparlait de la parité hommes/femmes en politique…

L’Observatoire Isérois de la Parité entre les Femmes et les Hommes fondé à Grenoble en 1997, a une fonction de veille dans notre département, tout particulièrement au La Présidente DUBESSETmoment des élections. Ses activités sont variées : interpellation des responsables locaux des partis politiques et de la presse, réunions d’informations, interventions lors de la journée du 8 mars. L’Observatoire travaille en collaboration avec le réseau isérois d’associations actives dans le domaine des droits de la femme. Il est également en contact avec l’AFEI, association des femmes élues de l’Isère (anciennement ACMI), lieu d’échanges et de formation pour les femmes en responsabilités.


Quel bilan peut-on faire aujourd’hui en Isère en matière de parité hommes/femmes en politique ?
L’égal accès des femmes et des hommes (définition de la parité) est acquis, grâce à la loi de 2000, dans les conseils municipaux des communes de plus de 3500 habitants et on s’approche de la parité dans les plus petites communes. Les 3 281 conseillères municipales de l’Isère représentent 38,6% de l’ensemble des élus. La progression du nombre de femmes adjointes (743) a été réelle entre 2001 et 2008, mais les maires sont encore très majoritairement des hommes, les femmes maires (16,3%) l’étant en général dans les petites (voire toutes petites) communes.
Au Conseil régional de Rhône-Alpes (où l’Isère a 15 conseillères sur ses 32 élus) femmes et hommes sont présents à parts à peu près égales. Là aussi, grâce à la loi, on compte, dans l’exécutif 9 femmes sur les 21 vice-présidents.
En revanche, au Conseil général de l’Isère, le monopole masculin se maintient : elles sont 5 sur 58 et aucune femme n’a rejoint l’assemblée départementale parmi les 10 nouveaux élus de 2008. 3 d’entre elles sont vice-présidentes sur 15. Il était difficile de faire mieux dans ces conditions. Une situation liée à l’absence d’obligation légale et au fait que les conseillers généraux sont souvent déjà des maires, donc des hommes. Un tel déséquilibre entre hommes et femmes peut faire douter du caractère réellement démocratique de cette assemblée. Une question qui vaut aussi pour la Metro (10 femmes pour 68 élus) : les conseillers communautaires envoyés par les communes de l’agglomération grenobloise sont, pour la plupart, des maires et premiers adjoints.
Point de parité non plus parmi nos députés et sénateurs de l’Isère : une députée (sur 9 ) et une sénatrice (sur 4). On pourra objecter que c’est pire ailleurs : 47 départements n’ont pas de femmes députées et 54 pas de sénatrices.
Le chantier de la parité femmes/hommes en politique demeure donc d’actualité et l’Observatoire isérois entend poursuivre son activité. Particulièrement attentif au champ politique, domaine dans lequel la France demeure très en retard par rapport au reste de l’Europe, il peut s’intéresser à d’autres domaines. Un exemple parmi d’autres : dans le grand débat grenoblois sur le plan campus et les projets d’aménagement du nord de Grenoble, on n’entend peu les voix des femmes. Mais au fait combien sont-elles dans les conseils d’administration des universités et des centres de recherche ?

Pour l’Observatoire isérois de la parité, la présidente, Mathilde Dubesset