Un événement “qui donne la pêche”

Jeudi 20 février, Najat Vallaud-Belkacem, Ministre des Droits des Femmes est, pour la deuxième fois en quelques mois, au “Patio”, maison des Habitants de la Villeneuve de Grenoble.
C’est le lieu choisi pour recevoir le rapport qu’elle a commandé 4 mois plus tôt à Olivier Noblecourt, adjoint au Maire de Grenoble.
Le rapport est assez court, clair, il se veut concret, pouvant rapidement se traduire en actions qui devraient permettre de réduire l’accumulation des difficultés auxquelles les femmes migrantes sont confrontées.
L’accent est mis sur la diversité des situations et les transformations de la réalité migratoire : il nous invite aussi à “modifier notre regard”.

photo Christophe Agostinis/LeDauphiné

photo Christophe Agostinis/LeDauphiné

La Ministre exprime tout simplement son plaisir d’être là, dans un quartier souvent stigmatisé. Elle souligne combien elle apprécie ce rapport qui pour une part s’appuie sur des initiatives de terrain qui font leur preuve, mais demandent à être généralisées pour contrecarrer les discriminations criantes ou insidieuses dont sont victimes les femmes migrantes. Puis quelques unes des associations qui ont contribué localement aux travaux prennent rapidement la parole pour réagir “à vif” à ce rapport et souligner combien les questions abordées rejoignent les préoccupations de leur engagement quotidien. Elles souhaitent évidemment que cela ne soit pas un rapport de plus qui reste lettre morte. Médecins du Monde, Planning Familial, Solidarité Femmes, Femmes Egalité…et quelques autres interviennent tour à tour. Ces interventions ont permis de constater à nouveau l’importance du terrain, la complémentarité des interventions publiques et des initiatives associatives qui doivent encore mieux se conjuguer.

La question des violences auxquels les femme migrantes sont particulièrement exposées figure hélas en bonne place dans ce rapport, tant elle est majeure et transversale : obstacle pour pouvoir faire valoir ses droits fondamentaux, pour accéder à l’emploi, pour habiter et vivre avec les enfants dans des conditions dignes qui leur permettent de bien grandir, impact évidemment sur la santé et le bien-être.

Il fut aussi question des ressources sous-estimées : ne pas considérer seulement ces femmes comme des victimes, ou des personnes en demande d’aide. Elles possèdent aussi des ressources incroyables. Elles sont courageuses à l’évidence, mais aussi inventives. Il s’agit bien de travailler avec elles aux conditions indispensables pour que chacune puisse jouer à plein tous les rôles auxquels elle aspire. Il nous faut “les accompagner et renforcer leur pouvoir d’agir.”

“Une rencontre qui donne la pèche”, en réalité un coup d’envoi.

La version complète du rapport se trouve ici