Le 8 mars c’est toute l’année !

A l’Observatoire isérois de la Parité, on aurait plutôt tendance à penser :” le 8 mars c’est toute l’année !”

Notre position d’observatoire et la fonction d’interpellation qui  s’y rattache nous y engage, et c’est bien le moins pour faire le bilan de l’avancée des droits  fondamentaux des femmes et mesurer les inégalités persistantes  à travers le monde tant entre les femmes elles-mêmes, selon leur pays et leur niveau social, qu’entre les femmes et les hommes.

Mais nous avons  aussi de bonnes  raisons de  nous saisir  de cette date, célébrée internationalement, pour provoquer la rencontre et l’échange, se retrouver dans un objectif partagé, et exprimer ensemble nos revendications et notre force. La déambulation effectuée en mars 2017 au fil des associations et institutions, pour mettre en lumière les discriminations faites aux femmes, comprendre leur  reproduction  et unir  nos efforts pour les réduire, en est un exemple.

De bonnes  raisons ? Prendre le temps de rappeler la lutte menée par les femmes depuis des siècles  pour participer à la société  sur le même pied d’égalité, et pour acquérir les droits essentiels à leur émancipation. En Europe même, ce n’est pas gagné et je veux  ici faire allusion au travail de Gisèle HALIMI et de l’association Choisir  la cause des femmes, « la clause de l’Européenne la plus favorisée » toujours en chantier.

De bonnes   raisons ? Il y a encore tant à faire : les inégalités salariales, un véritable serpent de mer, perdurent malgré les apports constitutionnels et législatifs ; une femme  dirigeante dans une entreprise du CAC  40 dérange ; dans les labos de recherche, dans  de nombreuses entreprises et secteurs  d’activité le plafond de verre est toujours présent …

 Et pourtant … au sein de notre association, il y a celles qui doutent de l’efficacité d’une action ponctuelle ou prétexte, dans un contexte de protestations multiples et plus particulièrement celui des prises de paroles explosives  contre  des comportements  masculins de violences    inouïes  et de  consentement bafoué.

Il nous semble aussi qu’une nouvelle génération de femmes porte des exigences pour une vie qui ne ressemble  pas à celle de leurs militantes  de mères,  et  surtout ne se reconnait plus  dans ces positions   d’engagement associatif  au long cours.  Elles n’en sont pas moins vigilantes sur leurs droits  et exigeantes sur les résultats.