Confinement et violences conjugales.

Témoignage de Brigitte PERILLIÉ, secrétaire de l’association Passible, ancienne Vice Présidente au département de l’Isère, chargée des droits des femmes et de l’enfance en danger.

Hier, 21avril 2020, j’ai été interpellée par une psychothérapeute sur la situation d’urgence d’une femme en grave danger subissant des violences conjugales.
Visiblement la chaine du dépôt et du traitement de la plainte était enrayée et la professionnelle craignait pour la vie de sa patiente mais aussi pour celle de son enfant. (Cas classique).

Sans nous connaitre nous sommes depuis peu dans le même réseau “Femmes ici et ailleurs”. C’est ainsi qu’elle a eu mes coordonnées et m’a appelée. J’ai tout de suite interpellé le procureur de la République, qui s’est saisi immédiatement de l’affaire et, de son côté la thérapeute avait fait agir par un autre biais le cabinet de Marlène SCHIAPPA. Beaucoup d’énergie donc depuis quelques jours pour sortir cette femme de l’enfer. Alors que des directives, claires, et des moyens financiers et humains bien formés et managés devraient permettre de répondre efficacement quelques soient les relations de chacune…

Voici ce que j’ai répondu à cette praticienne qui me remerciait pour mon intervention : “Je suis heureuse d’avoir pu contribuer à débloquer la situation de cette famille. C’est pour moi une question d’humanité et de sororité, et bien sûr d’option politique. Les femmes subissent trop souvent un ordre établi par des hommes dominateurs, dans le cadre privé comme public, sans pouvoir sans extraire…
Cette situation prouve qu’à plusieurs, nous pouvons changer les choses, pour les cas individuels d’abord puis collectivement ensuite en s’organisant bien :
– des pouvoirs publics conscients des problèmes et assurant la sécurité des citoyen.ne.s sous toutes ses formes et à toutes les étapes de la police à la justice,
– des logements d’urgence à disposition partout dans chaque commune (quelque soit sa taille), autant pour les agresseurs que les agressés et,
– des services d’accompagnement social, psychologique et juridique pour les deux parties.
Sans ce triptyque, nous passerons notre temps à courir derrière l’éternelle spirale de la déviance et de la violence !”

 

Par ailleurs la Déléguée Départementale aux Droits des Femmes nous a transmis
– un Guide de Guide de Lutte contre les violences et confinement  rédigé par l’Assemblée des Femmes du Sénat
– un document sur l’organisation des structures sur le territoire du Grésivaudan