Le 8 mars, journée internationale des Femmes, 100 ans cette année, quel sens pour aujourd’hui?”

L’OBSERVATOIRE ISEROIS de la PARITE entre les Femmes et les Hommes (OIPF/H) a organisé le jeudi 25 Mars à 18heures 30 à la bibliothèque dubertille Centre ville de Grenoble, un débat sur ce thème avec la participation de : Aline HABERER, ancienne conseillère régionale, ancienne présidente de l’OIPF/H) Giovanna FRAGNETO, de l’Association pour la Parité dans les Métiers Scientifiques et Techniques ( APMST), Christine GRAVEN, chargée de la formation au diocèse de Grenoble, Hakima NECIB, conseillère municipale déléguée aux pratiques cultu-relles , Marie-Julie BERNARD, juriste, enseignante à L’Institut d’Etudes Politiques (IEP) et Marion SOURD, étudiante à L’IEP.

Débat ponctué d’improvisations lyriques par Bertille PUISSAT

Parcours de 6 générations de femmes, qui ont progressé dans un monde d’hommes.

•La commémoration et le devoir de mémoire du 8 mars sont fondamentaux pour transmettre  aux jeunes générations les valeurs qui ont mises en mouvement les femmes depuis (au moins) cent ans. Les droits sont fragiles, il faut réaffirmer la valeur de l’égalité femmes et hommes et de l’identité multiple des femmes ;

•Beaucoup d’incompréhension, d’inquiétudes et d’indifférence malgré tout, pour cette journée internationale des femmes.

•Beaucoup de chemin  à parcourir… lutter contre les stéréotypes, revisiter les espaces publics.table-1table-2

Aline HABERER, conseillère régionale en 1981/85 et 1988/92 retrace son parcours et souligne le sens du 8 mars dans le combat des mouvements féministes. Vous pouvez lire l’intégralité de son intervention en PDF
Giovanna FRAGNETO évoque le fait que très peu de femmes sont présentes dans des rôles managériaux, particulièrement dans les sciences. De plus, elle  signale les problématiques liées à l’orientation, très peu de femmes s’orientent vers les filières scientifiques malgré de bons résultats dans ce domaine et  en dépit d’une forte féminisation dans l’éducation.

Hakima NECIB rappelle que « 100 ans de 8 mars et 40 ans de MLF, c’est un hommage à des femmes qui ont marqué l’histoire, qui ont osé et combattu pour l’émancipation des femmes grâce à des mouvements féministes. Depuis un siècle, des femmes du monde entier célèbrent le 8 mars. publicDes évolutions majeures  ont été portées par les aînées : droit de vote, contraception, IVG…La diversité est en vogue, veillons à ce que ce phénomène ne soit pas instrumentalisé par les politiques : prendre en compte la diversité sans la substituer à la parité  Nous devons reconnaître les femmes dans leur diversité, nous avons à la fois la rage de réussir et la peur du jugement. La difficulté vient du cumul des discriminations, des freins, tels que, jeune, femme, issue de l’immigration, et laïque ! »

Toutes les intervenantes s’accordent pour dire que des inquiétudes persistent : fermetures des services IVG dans les hôpitaux publics, violences faites aux femmes, retraites inférieures, parité politique en danger ; Le plafond de verre est toujours présent, il empêche les femmes d’accéder à des responsabilités : les   inégalités persistent : écart salarial de 21% entre les hommes et les femmes, le congé parental ou les modes de garde non équitablement partagés. Nous, les femmes, devons nous battre deux fois plus, tout assumer, les différents rôles, mère, professionnelle et gérer la vie quotidienne. La société valorise la jeunesse, la beauté, la visibilité. Un homme est reconnu et valorisé par ses œuvres et une femme par son physique. Nous devons réagir contre ces  stéréotypes.

Nous devons davantage être représentées dans le monde économique et politique. La parité est un beau principe mais  nous avons de nombreux obstacles à surmonter : remise en question de nos droits, recul de la parité lié notamment au scrutin de liste uninominal pour l’élection de  futurs conseillers territoriaux ; les luttes et les combats doivent se faire au quotidien. La féminisation des métiers peut être une revendication symbolique, tout comme celle du nom de « famille » (et non « de jeune fille »). L’enjeu majeur est l’égalité des droits entre les hommes et les femmes. Il nous faut travailler sur les changements de mentalité, les représentations, la répartition des rôles entre les hommes et les femmes. La place de l’éducation doit être au cœur des préoccupations des politiques publiques afin de pouvoir faire évoluer les comportements.

En un mot, réinventer le féminisme en transmettant aux jeunes générations cette histoire, et leur offrir l’espoir pour l’avenir par l’éducation !